On délivre le plus souvent un
post à propos d’un livre coup de cœur, ou coup de poing. Un livre qui vous a transporté, émerveillé, ému. Eh bien là, je vais vous parler d’un livre
qui ne m’a vraiment pas plus du tout, mais alors pas du tout… Aussi je prends
le risque de me prendre une belle volée de bois vert mais car j’entends par
avance ceux et celles qui ont vu dans ce roman la quintessence du sublime de
l’hommage à la maternité, l’ode à toutes les mères du monde, les mains jointes
sur le cœur et la larme à l’œil.
Quand j’ai commencé ce livre,
j’ai trouvé de prime abord le style
intéressant, très hugolien même. On sent la qualité de la plume, on a
d’évidence à faire à un grand écrivain. On devine que ce livre va être poignant,
car Il promet de jouer sur la corde sensible, très sensible même de notre
tendre maman. Et puis les tournures
lyrique, élégiaque même, commence à plomber le rythme. Oh mère martyre, oh
cruelle destinée, oh divine petite mère… Oh rage oh désespoir plutôt, parce
qu’après 100 pages de lamentations extatiques et d’autoflagellations assumées,
je me suis mis à soupirer, soupirer. Pas de pamoison, mais de … lassitude !
De plus, sur le fond, porter sa mère aux nues passe encore, mais de
là à écrire :
« Oh toi, la seule, ma mère,
ma mère et de tous les hommes, toi seule, notre mère, mérites notre confiance
et notre amour. Tout le reste, femmes, frères, sœurs, enfants, amis, tout le
reste n est que misère. »
C’est bien trop pour moi.
Cette litanie larmoyante, mièvre,
verbeuse, m’a donné la nausée. Non pour moi il y a plus de sublime dans la description de la Folcolche de Bazin,
qui elle m’a vraiment troublé, que dans cette mère qui perd toute sa condition
féminine, ramené à une seule fonction : tout donner à son enfant. Plus
machiste tu meurs.
Ceci dit, quand Cohen revient sur
terre, il le fait avec un cynisme, un réalisme face à dieu et au judaïsme en
particulier, qui m’a beaucoup intéressé et surpris. Apres avoir froncé les
sourcils de dépits, il a réussi à me donner un petit sourire ironique
salvateur. Ah finalement, on sort enfin de l’enfantillage bourgeois.
Quelques belles formules par
endroit m’ont émus quand même. Mais pour ma part, et pour me réconcilier avec
la mienne, j’en resterais à ce texte contemporain du chanteur belge Arno
quand il parle des yeux de sa mère.
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