Le blog de Pat Lagachette

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dimanche 5 février 2017

Le livre de ma mère- Albert Cohen (1/5)




On délivre le plus souvent un post à propos d’un livre coup de cœur, ou coup de poing. Un livre  qui vous a transporté, émerveillé, ému.  Eh bien là, je vais vous parler d’un livre qui ne m’a vraiment pas plus du tout, mais alors pas du tout… Aussi je prends le risque de me prendre une belle volée de bois vert mais car j’entends par avance ceux et celles qui ont vu dans ce roman la quintessence du sublime de l’hommage à la maternité, l’ode à toutes les mères du monde, les mains jointes sur le cœur et la larme à l’œil.
Quand j’ai commencé ce livre, j’ai trouvé de prime abord  le style intéressant, très hugolien même. On sent la qualité de la plume, on a d’évidence à faire à un grand écrivain. On devine que ce livre va être poignant, car Il promet de jouer sur la corde sensible, très sensible même de notre tendre maman.  Et puis les tournures lyrique, élégiaque même, commence à plomber le rythme. Oh mère martyre, oh cruelle destinée, oh divine petite mère… Oh rage oh désespoir plutôt, parce qu’après 100 pages de lamentations extatiques et d’autoflagellations assumées, je me suis mis à soupirer, soupirer. Pas de pamoison,  mais de … lassitude !
De plus, sur le fond,  porter sa mère aux nues passe encore, mais de là à écrire :
« Oh toi, la seule, ma mère, ma mère et de tous les hommes, toi seule, notre mère, mérites notre confiance et notre amour. Tout le reste, femmes, frères, sœurs, enfants, amis, tout le reste n est que misère. »
C’est bien trop pour moi.
Cette litanie larmoyante, mièvre, verbeuse, m’a donné la nausée. Non pour moi il y a plus de sublime  dans la description de la Folcolche de Bazin, qui elle m’a vraiment troublé, que dans cette mère qui perd toute sa condition féminine, ramené à une seule fonction : tout donner à son enfant. Plus machiste tu meurs.
Ceci dit, quand Cohen revient sur terre, il le fait avec un cynisme, un réalisme face à dieu et au judaïsme en particulier, qui m’a beaucoup intéressé et surpris. Apres avoir froncé les sourcils de dépits, il a réussi à me donner un petit sourire ironique salvateur. Ah finalement, on sort enfin de l’enfantillage bourgeois.
Quelques belles formules par endroit m’ont émus quand même. Mais pour ma part, et pour me réconcilier avec la mienne, j’en resterais à ce texte contemporain du chanteur belge Arno  quand il parle des yeux de sa mère.

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