Le blog de Pat Lagachette

Le blog de  Pat Lagachette

samedi 28 janvier 2017

L’amant de Marguerite Duras.


Un petit livre de 137 pages. Facile à lire. Non pas vraiment il semblerait. Quand j’ai attaqué le livre, une fois la première page lue, je prends un flash en pleine face. L’écriture est jolie, fluide, les mots sont délicats, le sens de la formule, mais force est de constater que … je n’ai rien compris. C’est quoi ces phrases ? Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a un style. La porte du livre est étroite. Et moi avec mes gros sabots et mes épaules de bon gars, il va falloir trouver l’angle d’attaque. J’ai du relire trois fois les 5 premières pages pour arriver à la passer cette foutue porte. Le temps de comprendre donc sa langue, et c’est parti le livre se dévore très vite. Et alors ???
Je suis persuadé qu'on déteste ou qu'on adore duras. Son beau visage de jeune femme me fascine, on la sait très intelligente et j’adorerais entrer dans son univers. Sauf que, pour moi c’est insupportable !
D’abord le style. Et du style il y a bien. Mais elle m’a fait lever les yeux au ciel trop de fois avec ces : elle dit, il répond, elle dit, il lui répond, elle redit…j’ai eu l’impression de voir un film en audiodescription.


Je suis vraiment déçu parce que j’entends bien qu’elle cherche à créer un univers musical, un rythme particulier, mais cette musique je ne l’ai pas entendue et cela me rend triste, je ne serais pas tombé amoureux de marguerite…



jeudi 19 janvier 2017

Une vie- Maupassant (5/5)



Avec Maupassant, je m'étais arrêté au Horla et autres comptes il y a ...belle lurette. Depuis nous nous étions perdus de vue et j'étais persuadé que nous n'avions plus rien à nous dire. Et là, ce livre m'a littéralement bouleversé.
Jeanne, 17 ans, sort du couvent pour rejoindre ses aristocrates de parents sur la côte normande. Une vie nonchalante, et ennuyeuse au rythme de la pluie et de la vie paysanne. Les 50 premières pages très descriptives m'ont un peu ennuyé, je l’avoue. Mais bon, il plante le décor habilement pour nous raconter le destin de cette innocente et jolie demoiselle pleine de rêves romantiques à l’égal de sa cousine Emma B.
C'est alors qu'arrive Julien. Alors lui, mais alors lui, il m'a fait ….bouillir. Car là commence pour la pauvre Jeanne un calvaire sans fin. A un moment, j'ai même du me lever de mon fauteuil, le livre à la main, exaspéré et furibard, tellement j'aurais voulu boxer cet empaffé de vicomte comme il le méritait. Le livre déroule  facilement ses 220 pages au rythme … du néant, la vie de jeanne  s’écoulant d’année en année, dans la mélancolie normande, la langueur, et la monotonie apparente. Apparente, parce qu’en fait, on a quand même trois adultères, et plusieurs décès dont deux morts par assassinat !
Une vie. Ou plutôt une vie gâchée, bousillée par le désenchantement et les désillusions. Même si le roman tourne autour du vide, on est captivé, emporté dans un tourbillon de sentiments. Un livre sublimissime.

lundi 16 janvier 2017

Le rabaissement - Philip Roth( 3/5)



Petite déception moi qui porte habituellement cet auteur aux nues.  Philip Roth, Portnoys complaint, pastorale américaine, goodbye colombus…Roth qui s'est fait voler son Nobel par bob en 2016. Déception en comparaison, surtout avec "Un homme" que j'avais lu l'année dernière et qui est à mon sens, un pur chef d'œuvre. Un livre que j’ai mis immédiatement à la  place d'honneur sur ma ,bibliothèque tant ce livre m'a chaviré. Ne serait ce pour cet adage" On ne peut réécrire l'histoire, il faut prendre la vie comme elle vient. Il faut juste tenir bon et prendre la vie comme elle vient." Vie et mort d’un homme simple. Un homme avec ses péchés, ses erreurs et qui va mourir seul. Glauque ? Non, superbement écrit, et puis c’est avec tellement de lucidité qu’il dépeint notre lot à tous, que ce livre devient un miracle.
Le rabaissement donc lui m’a un poil déçu. La vie Simon axler,  célèbre acteur de théâtre vieillissant part en quenouille. Perte de mémoire, perte de l'envie surtout, et adieu la scène. Sa femme le quitte, le suicide lui tend la corde et le voila à la maison foldingo.  Tirez le rideau. Non, cela serait s'en compter sur l'arrivée de la fille de son meilleur ami, qui bien que lesbienne, va le regonfler à coups de jeux sexuels enthousiasmants. Le vieil acteur se croit alors prêt à bouffer le monde, mais la chute sera rude.
Un livre sur la vieillesse, ce fameux naufrage, une nouvelle pleine de puissance et d’ironie qui caractérise Mister Roth. Al Pacino avait d’ailleurs acheté les droits pour un film sorti en 2014. Un bon cru mais loin d’être son meilleur.

 ,

mercredi 11 janvier 2017

Les identités meutrières d 'Amin Maalouf.



Bon là c'est du sérieux. Un éssai brillant et plein de sagesse. Je l'ai dévoré dans la nuit (180 pages), même si là, on ne peux pas lire trop vite ce genre de livre tout en refléxion. Un peu de mal à entrer dans les premières pages, pas que ce soit trop compliqué, bien au contraire, Amin nous rappelant tout un tas d'évidences plutot trés simples sur la question de l'identité, les paraleles entre islam et Chistianisme, occident / orient, uniformisation/ desintégration. Mais Amin, en excellent pédagogue, nous reformule avec simplicité les bases de la réflexion commune pour pouvoir se lancer dans son analyse fine et élégante ,et d'une grande limpidité. Un livre lumineux de sagesse et de générosité qui nous aide à mieux comprendre notre monde. Un trés bon livre de l'auteur de Leon l'africain.Un essai Passionnant qui vous reconcillie avec les autres.

Churchill m'a menti - Caroline Grimm (4,5/5)


Un vrai plaisir que ce livre si bien écrit à mon goût.

Lecture très agréable, fluide, légère pour ce roman choral autour d'une dizaine de personnages attachants dans l'enfer de l'île de Jersey entre 1940 et 1945.
2013. Nathalie se rend à Saint-Hélier pour enquêter sur un pan oublié de l'histoire, tel qu’il fut vécu par sa famille. Jersey est une île anglo-Normande à 10 km des cotes françaises, mais c'est pourtant bel et bien une île britannique. Churchill abandonne  sciemment ces iles aux mains des nazis, au prétexte qu'elles ne représentent aucuns intérêts stratégiques : "Laissons les mourir de faim- Pas de combat- Ils peuvent pourrir à leur guises"...

Ce message s'adresse aux allemands occupants ces lieux, mais pour les habitants, c'est la même chanson funeste. Jusqu'au jour où Hitler ordonne la construction de plusieurs camps de concentration à destination des prisonniers russes et des "demi-juifs". C'est l’époque de la collaboration active, des délations, des bassesses en tout genre, des coucheries avec l’ennemi, de la barbarie ordinaire. Mais aussi la naissance de nombreux héros et martyrs.

Son enquête, elle nous la raconte via  le destin croisé de divers protagonistes qui prennent la parole à tour de rôles et en alternance au fil de la guerre, sur le ton de la confidence d’un journal de bord. 
L'histoire de l'occupation, on la connait, mais ici, il est troublant de voir le développement du pire de l'humanité mais aussi du plus beau des courages sur ce petit bout de cailloux abandonné de tous, microcosme reflet de ce que subit le reste du monde.
Une galerie de personnages vraiment attachants se démènent dans ce récit passionnant, parfois cru et direct, mais qui sonne tellement juste.

Un magnifique roman  pour Caroline Grimm, qui avait étonnement commencé sa carrière dans les années 80 avec un tube du TOP50 tombé dans l'oubli. Heureusement pour nous, elle a quitté la chanson pour une très belle écriture. Reconversion réussie !


dimanche 8 janvier 2017

Serre-moi Fort –Claire Favan (3/5)



J’ai décidément du mal avec les thrillers français. Et là je suis encore très déçu. La collection « La bête noire » propose pourtant une magnifique collection de romans noirs captivants aux couvertures soignées et ultra sexy, très attrayantes. Mais ne  dit-on pas que, la plus belle femme du monde ne peux donner que ce qu’elle a.  

Claire Favan nous tisse ici un film d’horreur très éprouvant en trois actes :
1994. La famille de Nick à Pensacola en Alabama s’effondre complétement quand  la sœur ainée de Nick, 15 ans, disparait sans laisser de traces. Le jeune garçon doit alors faire face seul, avec  des parents déserteurs,  et réussir à organiser son départ  pour l’université de Birmingham, pour enfin s’échapper de  cet univers mortifère.
2014. Adam, flic  récemment veuf, enquête sur un charnier retrouvé dans une grotte oubliée dans la forêt. Il va alors être confronté à son pire cauchemar. Et là, c’est du lourd, au limites du supportable. Parce que là, elle va loin la Claire Favan, c’est hard, et à ne pas mettre entre toute les mains, sachez le. Je ne sais pas, elle devait être vraiment en colère ? Et enfin, le dernier chapitre rythmé en diable avec un  final époustouflant et génial.

SI on ne parle que de l’aspect thriller, c’est plutôt  très réussi. Le scenario est prenant, angoissant, en particulier avec un revirement  de situation EXCEPTIONNEL en à peine 6 mots qui vous abasourdi et vous met littéralement  KO au tiers du livre.  Je crois que j’ai du rester 5 minutes groggy à tourner en rond dans ma pièce en me demandant « Mais c’est quoi ce bordel ? ».Hallucinant…

Mais alors ? What ?  Qu’est ce qui ne va pas avec ce livre ? Le style, je ne peux pas. J’ai vraiment du me forcer pour avancer. J’ai trouvé cela beaucoup trop simpliste, pas assez abouti. Je reste pour ma part sur ce qui est, pour moi, le plus grand roman sur les serials killer «  Un tueur sur la route » de James Ellroy. Celui-là, je l’ai lu il y a 15 ans, et il me hante toujours. Mais  ce dernier livre là, je doute fort qu’il m’en reste quelque chose dans un mois, une fois l’effet violent passé. Trop invraisemblable peut-être, je n’ai pas pu croire à l’histoire, et du coup, le piège n’a pas fonctionné complètement sur moi. Mais cela m’a quand même bien  remué !

samedi 7 janvier 2017

La mémoire des embruns- Karen Viggers (4/5)




Un très bon livre dont j’attendais quand même, un peu mieux.

Mary, âgée et à la santé très dégradée, décide de quitter Hobart,  en Tasmanie, pour finir sa vie à quelques kilomètres sur la petite Ile de Bruny. Comme un dernier pèlerinage. C’est sur ce caillou livré aux vents, à la pluie, aux macareux et autres pétrels, qu’elle a laissé 70 ans de sa vie avec son défunt mari, le dernier gardien du phare le plus au sud de l’Australie. Seul son fils Tom comprend vraiment sa décision. Lui a été au froid, autrement dit, a effectué de longues missions au pôle sud mais en est revenu brisé et perdu. Les deux autres enfants de Mary sont d’un tout autre caractère, gonflé par l’égoïsme et la suffisance, alors la communication en est très altérée.
 
C’est dans ce dernier cottage que Mary va faire face à ses fantômes,  ces non-dits qui plombent une vie entière comme autant de cicatrices invisibles. Surtout quand un matin, un homme ressurgit du néant lui apporte une lettre chargée du plus lourd des secrets. Mais mary ne peux se résoudre ni à la lire ni à la bruler…

L’australienne Karen Viggers, nous invite à la découverte de la Tasmanie, tout au sud de l‘Australie, et de cet Antarctique si froid et mystérieux. Un roman sous le signe de la nature, peuplés de paysages grandioses et esseulés,  de plages vierges, battues par les vents, parmi les oiseaux sauvages, les phoques et les manchots. Le dépaysement assuré de l’autre coté de la planète. C’est d’ailleurs troublant de découvrir la vie de ces femmes et de ces hommes, à l’exact opposé de la France. La Tasmanie, aucun autre endroit sur terre n’est plus éloigné de notre pays. Quasiment une autre planète. Et pourtant, cette histoire pourrait se dérouler à Molène où à Ouessant, tant elle est malheureusement, un peu trop cousue de fil blanc à mon goût. 

Le roman se partage en alternance entre le récit vraiment magnifique de Mary, ses errances parmi ses souvenirs pleins de poésie mélancolique, et celui de  Tom, sensible et torturé, perdu entre ses aventures féminines compliquées et son désir de repartir au froid du sud. Autant le récit de Mary est poignant, bouleversant  et vraiment captivant, je me suis un peu lassé des turpitudes interminables de tom. 

Ceci dit, cela reste un très beau  livre, romanesque, dépaysant et riche en émotion, qui me donne envie de lire le deuxième opus : La maison des hautes falaises. A suivre...